Cinq ans que nous attendions ce moment. Depuis notre rapatriement en 2020 à cause du covid nous n’avions qu’une idée en tête : repartir pour terminer notre voyage. Des années de rêve, des mois de préparation, des jours de sprint final, et ça y est nous y sommes, c’est le grand départ.

Notre nouveau camping-car s’appelle Francine, c’est un peu le même modèle que Francisco. On y était tellement bien. Nous l’avons achetée en 2024 pour avoir le temps d’en profiter un peu en France avant de partir, et nous l’avons envoyée sur un cargo depuis Anvers comme la dernière fois. Elle devait arriver à Montevideo le 27 juin, et nous aussi. Planning impeccable.

Nous avons trouvé des billets d’avion pas chers, moyennant un « léger détour » par Istanbul. Nous voilà partis le 26 juin avec 5 grosses valises et 4 bagages cabine pour 30h de voyage. Les filles sont aux anges, elles peuvent pianoter sur les écrans de l’avion, tout roule.

À Istanbul nous avons 6h d’escale. On se balade dans l’aéroport immense, avec plein de tapis roulants partout, on trouve un petit coin jeux pour les enfants. Charlotte peut faire la roue à volonté dans les couloirs. On finit par se poser à un café et à faire des jeux.

Le temps passe plutôt facilement, on n’est pas encore trop fatigués, ça roule. Une heure avant le décollage on se décide à se rendre à notre porte d’embarquement qu’on pensait juste derrière le café. Et là ô surprise, la porte n’est pas à côté du tout et on voit sur un prompteur un effrayant « last call » sur la ligne de notre vol pour Sao Paulo. On se lance aussitôt dans une course effrénée dans l’aéroport, Étienne avec le chariot des bagages à main, moi avec les filles. Pas de bol, la porte d’embarquement est en fait à l’étage du dessous, et pas du tout à côté. Étienne court à l’ascenseur, on dévale les escaliers. Au moment où on finit par ralentir notre sprint avec les filles car on est épuisées, on voit passer Etienne en trombe, poussant son chariot à fond la caisse. Il arrive enfin au guichet, c’est bon, on peut encore monter ! Ça nous aura bien réveillés.

Le vol pour Sao Paulo dure plus de 12h. On réussit à dormir un peu. À Sao Paulo nous faisons encore des jeux et des roues, on tient le coup. Arrivés à Montevideo tous nos bagages sont là, et Alejo garçon de l’hôtel où on doit dormir vient nous chercher avec son père. C’est qu’on est chargés !

Le courant passe tout de suite avec Gutemberg, le papa. On revise vite notre espagnol en parlant de l’Uruguay et de voyages. La chambre d’hôtel est en fait un studio dans leur jardin, attenant à une grande salle à manger avec barbecue intérieur où on peut poser tout notre barda. Francine ayant du retard on est partis pour y rester une semaine. Il fait froid,  7° la journée, 3° la nuit. Ça change de Bordeaux où c’est la canicule. On voit partout à la télé que ça faisait longtemps qu’ils n’avaient pas eu un hiver aussi froid en Uruguay. On est vernis.

Montevideo l’hiver c’est un peu ville morte mais on trouve de quoi s’occuper. On fait beaucoup jeux à l’appart avec les filles. Olivia est une grande fan du Takenocolor !

On fait sport et étirements le matin. On prend le bus et on va faire des balades les après-midi, plus quelques musées.

Le petit parc à côté de la maison est sympa, on y passe tous les jours. Il y a aussi un ancien marché convertit en espace de jeux gratuit pour enfants avec des dizaines de toboggans et des spectacles, l’Espacio Modelo.

On arrive à profiter de la plage attenante à Montevideo. On s’essaie même au cerf volant.

On passe une super après-midi dans le jardin botanique de Montevideo. Il est immense et on voit des arbres de toutes les parties du monde.

Et on se fait quelques petits restaurants. Les chivitos sont toujours aussi énormes, souvent un plat pour 2 personnes suffit pour nous 4. On va aussi 3 fois dans un restaurant au kilo. Le buffet est énorme et il y a plein de choix pour pas cher. Surtout plein de légumes et salades, on se régale.

Le dimanche 29 juin Gutemberg nous invite à partager la parilla (prononcer à l’uruguyenne  « paricha ») du dimanche avec eux. Nous faisons mieux connaissance avec sa femme Salomé et Alejo. Il fait d’abord griller des abats (cervelle, foie, rein, intestin, chorizo) dans sa cheminée géante. Personnellement j’y vais à reculons mais en fait tout est bon. Les filles en mangent aussi.

On apprend que le chorizo est fait avec du carpincho, ça fait bizarre, on adore ces grosses bêtes trop mignonnes (C’est un peu comme un hamster mais gros comme un cochon, le plus gros rongeur du monde). On est déjà presque repus quand Gutemberg sort de gros morceaux de boeuf cette fois. Il y a à manger pour 15 ! On passe un excellent moment avec eux, à discuter jusqu’à 17h.

On les invite en retour le mercredi soir. On se dit qu’on va leur préparer une bonne tartiflette comme ils aiment le fromage. Seulement c’est un peu compliqué de trouver les ingrédients nécessaires, alors ça sera une tartiflette au jambon et au Camembert ! Mais c’est une réussite, tout le monde se régale. Encore un bon moment passé avec Gutemberg et sa famille.

On commence quand même à avoir bien hâte de prendre la route, mais le cargo prend toujours plus retard. On espérait un départ le vendredi mais finalement le cargo arrive en fin de journée et le week-end le port est fermé. Étienne tente des démarches le lundi avec Rachida de Wave Logistics, le transitaire, pendant qu’on passe la journée chez Gutemberg avec les filles. Malheureusement lundi est jour de grève ! Apparemment un fait hebdomadaire au port de Montevideo.

Rebelote le mardi. Étienne croise des français qui commencent leur voyage comme nous. Ils arrivent à passer 2 étapes des démarches administratives, mais à la 3ème panne informatique ! Étienne ne se laisse pas abattre et continue d’attendre au port. Finalement tout se débloque et il réussit à récupérer Francine, qui n’a pas été dévalisée en plus, la joie est à son comble. Il file nous récupérer chez Gutemberg, on charge tout et on prend la route de nuit. Direction un camping à une heure de route, connu pour avoir un bon stock de bouteilles de gaz à vendre aux voyageurs.

On y croise Leslie et Emeil, des hollandais qui voyagent depuis 2022 en Amérique du sud. Ce sont des vétérinaires qui rentrent en Hollande 4 mois par an pour faire un peu d’argent, et reviennent pour continuer leur voyage. Un couple de français qu’Etienne avait croisé à Anvers et Montevideo nous rejoignent aussi, Constance et Antonin. Ils ont 3 enfants de 6, 4 et 2 ans, et partent pour un an de voyage comme nous. On est hyper contents d’être là et on discute avec Leslie et Emeil jusqu’à 2h du matin.

Au réveil on découvre un petit paradis perdu. Nous sommes au milieu de prés avec chevaux, cochons, poules, et surtout 5 chiens qui font le bonheur des filles. Ce sont de gros nounours qui aiment les câlins et jouer. Un autre couple de français nous rejoint, Juliette et Max. Ils ont une fille de 10 ans qui deviendra vite la super copine des filles, et un bébé de 2 ans. Les 3 filles sont des chorégraphies, des photos, des jeux toute la journée, pendant que nous organisons Francine et vidons les valises.

Le soir nous faisons un barbecue général avec tous les voyageurs dans une petite maisonnette mise à disposition des voyageurs. Étienne se met aux fourneaux et gère le barbecue à l’uruguyenne de main de maître. Encore une bonne soirée à discuter entre voyageurs, à s’échanger les projets et les bons plans.

Le jeudi matin nous prenons la route. Nous avons récupéré et rempli les bouteilles de gaz. Nous n’arrivons pas à faire fonctionner les plaques de la cuisine mais qu’importe, le reste fonctionne donc on verra ça plus tard. Direction le Brésil et la chaleur !

Nous arrivons à rouler jusqu’à Punta del Diablo, pas loin de la frontière. C’est une ville de surfers que nous avions déjà traversée en 2019, très calme. Tellement calme en hiver que tout est fermé, mais on trouve une espèce de petit food truck qui nous prépare des chivitos énormes, comme toujours en Uruguay. On trouve un petit spot hyper tranquille en bord de plage après des méandres compliqués dans les rues pleines de trous et de boue de Punta del Diablo.

Vendredi 11 juillet nous arrivons à la frontière de Chuy. On est surpris de la facilité des démarches. On passe les postes frontière uruguayen et brésilien en 1/2h. Aucun contrôle du camping car, ils ne jettent pas nos produits frais, rien. On entend nos premières phrases en portugais, on n’y comprend rien malgré nos 2 semaines d’apprentissage sur Duolingo ! Il va falloir s’habituer à cette nouvelle langue qui nous fait rêver, on commence à travailler encore plus assidûment, on est ultra motivés. Ça y est, nous sommes au Brésil!

One thought on “2025 – Montevideo et la traversée de l’Uruguay

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