Le grand départ

Pas facile de préparer un si grand départ. Déjà, il a fallu rendre notre appartement. Nous étions en location et pas de sous-location possible. Déménagement obligatoire ! Quid des meubles ? Tout revendre, louer un garde-meuble, stocker à droite à gauche ? On a fait le choix d’en garder un maximum, car on se dit que le retour sera déjà assez compliqué, que ce sera plus facile de ne pas avoir à tout racheter. On reviendra très certainement fauchés, en plus on aura peu de temps avant la reprise du boulot pour trouver un logement, emménager, trouver une école pour les filles, etc… et surtout aller faire des bisous à tout le monde ! Donc tant pis, on stocke. On a donné beaucoup de ce qu’on trouvait inutile, ou qu’on n’avait pas utilisé depuis notre dernier déménagement il y a 2 ans. Et puis tout le monde dit que quand on revient d’un tel voyage on trouve tout trop grand et trop rempli ! On a aussi prêté des meubles, à qui voulait bien dépanner. Mais on a surtout stocké dans les granges et garages des parents, encore un gros merci !

Pour ce qui est de la santé, on a la chance d’avoir Etienne qui est médecin. Il a pu gérer tout ce qui est vaccins (fièvre jaune, typhoïde, hepatite A, rage…), trousse de secours avec tous les médicaments dont on pourrait avoir besoin, pour les petits bobos comme les grands.

Ensuite ce qui a été compliqué dans le départ c’est de ne pas avoir de date fixe. On l’a lu 50 fois dans les blogs et on n’y a pas échappé, les dates d’arrivée et de départ des cargos changent tout le temps ! Très difficile de s’organiser. Notre départ était initialement prévu le 13 octobre, et nous avons pu partir au final seulement le 3 novembre. D’abord notre cargo a purement et simplement été supprimé des listes de Grimaldi. Du jour au lendemain ils ont changé la rotation de leurs bateaux et le cargo dans lequel on devait mettre Francisco est parti pour l’Afrique ! Impossible de le charger dans le cargo précédent, on n’était pas prêts. On a donc dû le préparer pour le suivant, qui devait arriver le 27 octobre, et au fil des décalages la date a été poussée jusqu’à 4 novembre. Mais là aussi avec des modifications de planning toutes les semaines, c’est pas évident d’avoir une vraie date de départ avant la dernière semaine. Encore 5 jours avant de prendre l’avion on a reçu un mail nous prévenant que le bateau allait finalement arriver 3 jours plus tôt que prévu, donc le 1er novembre, car au dernier moment Grimaldi avait de nouveau modifié la rotation de ses bateaux. De quoi devenir fou.

Nous avions un peu prévu le coup pour les billets d’avion. On les avait acheté peu chers cet hiver et on a pris une assurance qui permettrait de modifier les dates de départ sans condition. Sauf qu’on n’a pas bien lu entre les lignes et l’assurance fonctionne bien sans conditions sauf qu’il fallait payer la différence de prix si l’avion qu’on choisissait était plus cher que le 1er. Su-per. Encore une assurance bidon, on a claqué 100€ pour rien à part des heures au téléphone avec la compagnie pour organiser la modification du vol ! Heureusement on a fini par trouver un vol au même prix et on n’a rien déboursé de plus. La prochaine fois on prendra nos billets au dernier moment et pis c’est tout ! Parfois il ne fait pas bon être trop organisé.

Après presque 6 semaines de squat dans la famille (qu’on ne remerciera jamais assez !), une dizaine de dernières soirées avec tout le monde, des au revoir émouvants avec les proches, nous voilà enfin prêts. 3 sacs de 23kg chacun, 3 bagages cabine remplis à bloc (dont un de 13kg de bouquins ^^), deux trolls pas toujours bien contrôlables, un peu de tristesse et d’appréhension, mais une excitation qui commence à monter. Le rêve va bientôt se réaliser, après tant d’années d’attente.

On avait quand même assez peur de ce trajet en avion avec les filles. 13h de vol entre Madrid et Montevideo c’est pas rien. On a choisi un vol de nuit, dans l’espoir de grappiller quelques heures de sommeil, et ça n’a pas trop mal fonctionné. Merci le coup de pouce du sirop pour la toux ! Il y a eu quelques périodes de pleurs et… hurlements, oui on peut le dire comme ça. Comme nous avions commencé à décaler un peu le rythme des petites pour les préparer à l’heure de Montevideo les pauvres étaient crevées. Heureusement qu’il n’y a que 4h de décalage ! Après quelques moments de fatigue intense et donc de pleurs, de regards noir et désespérés des autres passagers, les princesses ont réussi à s’endormir et on a pu se reposer un peu. Ouf !

À l’arrivée tout a roulé. On a récupéré nos bagages sans encombre, passé la douane sans problème et même en priorité grâce aux filles ! Un taxi nous a déposé dans notre petit airbnb tout mignon où on a été super bien accueillis avec un petit déjeuner salvateur. Etienne est partis avec Olivia commencer les démarches pour Francisco et avec Charlotte on a eu la mission courses/carte téléphonique/tambouille. Après une nuit récupératrice de 12h pour les filles, et de presque autant pour les parents, nous voilà prêts pour finir de récupérer Francisco et pouvoir partir en baroude !