Enfin nous sommes partis en balade ! Nous attendions ce moment depuis que nous avons acheté Francisco ! Nous voulions nous faire une idée de la vie en voyage, de ce qu’il restait à préparer pour le grand départ, de voir comment allait s’organiser la vie à bord, comment les filles allaient vivre les heures de route et les nuits dans le camping car, se projeter, s’imaginer pendant plusieurs mois dans cet espace confiné à parcourir des milliers de kilomètres, et qui sait avoir nos premières galères pour voir comment on les surmonterait !
Nous avons choisi le Maroc comme destination, car c’était faisable en 2 semaines au niveau des kilomètres, que ça nous faisait prendre le bateau, qu’on avait des chances d’avoir du beau temps en avril, qu’on allait croiser mer et montagne, et cerise sur le gâteau ça nous donnait l’occasion de faire un coucou à Mamido à El Jadida. On essaie d’aller la voir au moins fois par an, surtout depuis qu’on a les filles, alors c’était l’occasion parfaite.
Nous avions donc un peu plus de 2 semaines de vacances, et quelques 3500 kilomètres à parcourir. En roulant à 100km/h, 1h le matin, 2h pendant la sieste des filles, et 3h le soir après le coucher, on espérait atteindre le Maroc en 3 jours, se poser en famille du côté de Chefchaouen pendant 2 jours, puis descendre jusqu’à El Jadida pour profiter de Mamido 3 jours, et ensuite entamer le retour. Tout le monde l’a deviné, c’était un programme irréalisable ! Mais nous sommes partis confiants et motivés.
Pour commencer le départ a été beaucoup plus compliqué et long que prévu. Avec le contrôle technique passé le mercredi pour un départ le jeudi, sachant que celui-ci était nécessaire pour demander la carte grise, c’était pas gagné. En plus il fallait trouver un moyen de barricader le bout du lit double des filles pour ne pas qu’elles puissent tomber et ça s’est avéré compliqué de trouver une solution solide et pas trop encombrante. Ensuite il fallait presque déménager la maison pour équiper le camping car, récupérer un siège auto pour Lolotte par elle était encore dans son cosy, vérifier le système d’eau, de gaz, de chauffage, des toilettes, etc. Et bien sûr nous avons commencé à nous occuper de tout ça la veille du départ prévu vu qu’avant nous bossions tous les 2. Finalement nous avons réussi à récupérer la carte grise le lundi après-midi, ce qui raccourcissait le voyage de 4 jours, mais le reste n’aurait probablement pas été prêt à temps de toute façon.
Nous voilà donc partis, les filles avec des billes à la place des yeux, ne comprenant pas trop ce qui leur arrivait, et nous encore un peu stressés et dans la course aux préparatifs. Nous avons roulé sans vraiment nous poser les 2 premiers jours, jusqu’à arriver en Espagne vers Salamanque. Nous nous sommes vite rendu compte qu’il serait impossible de rouler autant par jour qu’on le souhaitait initialement. Les filles en ont marre de rester dans leur siège. Elles s’y endorment très rapidement mais se réveillent au bout d’1h30 ou 2h. Alors on s’arrête souvent pour leur dégourdir les pattes, se balader un peu, changer les couches et plus si affinité.
Le matin après la 2ème nuit, première galère. Il y a de l’eau au sol à l’intérieur de Francisco, on ne trouve pas d’où elle vient. Après maintes recherches Étienne trouve que la fuite vient du chauffe-eau. Nous avions allumé le chauffage pour passer la nuit dans les montagnes près de Burgos, ce que nous n’avions pas encore testé sur plusieurs heures d’affilée. Étienne bidouille les tuyaux mais rien à faire, impossible de réparer la fuite qui se trouve dans un endroit inaccessible dans la malle. Obligés de couper le circuit d’eau et de vider les réserves ! Plus de douches, plus de vaisselle. C’est la goutte d’eau pour Étienne qui met le ola, ces vacances ne commecent pas du tout comme prévu, et s’apparentent plus à un marathon qu’à des vacances en famille ! Alors on décide de revoir nos ambitions à la baisse. On sucre la virée à Chefchaouen, tant pis pour les randonnées qu’on voulait se faire dans le parc naturel de Talassemtane. Direction El Jadida directement, en roulant un peu moins chaque jour. Nous reprenons ensuite la route avec plus de gaîté, on verra moins de choses mais on en profitera plus, et ce sera plus agréable pour tout le monde. On se pose pour la soirée et la nuit vers Séville dans un joli parc naturel boisé et vallonné, entourés de champs avec des vaches et près d’un parc pour enfants où nous faisons jouer Oli et Lolotte jusqu’à la tombée de la nuit. Seuls dans ce très joli cadre, plus de route à faire pour la journée, on se sert l’apéro : le voilà enfin, le moment que nous attendions tous !
Le jeudi nous arrivons au port d’Algeciras, juste à côté de Gibraltar, où nous devons prendre le cargo pour Tanger. La journée s’annonce magnifique, nous espérons pouvoir nous balader le long de la côte atlantique en fin d’après-midi. Nous prenons nos billets chez Gutierrez, réputé le moins cher et très arrangeant, ce qui s’est avéré plus que vrai. Nous payons l’aller-retour 200€, pour le camping car + 4 personnes, et en prime nous avons eu droit à une bouteille de vin pour les parents et un paquet de gâteaux -théoriquement- pour les enfants ! On recommande fortement. À midi nous avons passé les contrôles et nous sommes parqués en attente de l’embarquement à 13h. Le cargo est censé partir à 14h et la traversée dure 1h30. Nous faisons un petit foot dehors (Oli nous gratifiant de quelques frappes d’une rare puissance), puis on a le temps de les faire manger avant de monter à bord, timing parfait !
Évidemment, c’était trop beau pour être vrai. L’embarquement a duré des plombes, les passagers dans leur voiture se ruaient les uns sur les autres pour essayer de monter en premier, l’ambiance n’était pas à la courtoisie. En plus les contrôles sont interminables, l’organisation des véhicules à bord du cargo est minutieuse et au compte goutte, nous partons finalement avec 1h30 de retard. Pendant le trajet Nanie et Olivia font la sieste dans le camping car, et Étienne et Lolotte partent voir la vue sur le pont. Sauf qu’ils se sont retrouvés coincés à l’extérieur et ont dû passer toute la traversée dehors ! Lolotte en profite pour faire le show et la moitié du bateau tombe en béatitude devant ses sourires baveux. Arrivés à Tanger c’est le grand débarquement, on attend notre tour sur le qui-vive, puis on descend en file indienne. Une fois au sol contrôle des papiers, et là on nous annonce qu’il fallait faire tamponner nos billets à l’intérieur du cargo pendant la traversée. Bien sûr personne n’avait pensé à nous prévenir avant le départ ! Nous devons donc attendre que tous les véhicules soient sortis du cargo et qu’un sympathique agent des douanes vienne nous mettre le fameux tampon sur les billets pour qu’on puisse ensuite passer le poste frontière. Les filles commencent à s’impatienter, nous ne pouvons pas bouger et le camping car est en plein soleil, le temps commence à être long. Une nouvelle partie de foot s’improvise entre filles, mais est rapidement interrompue par une sortie sur blessure d’Oli, qui malgré une attitude faisant craindre une probable blessure grave, voire un éloignement des terrains pour la fin de la saison, s’en sortira indemne. Une grande carrière attend cette petite ! Enfin le fameux agent débarque, nous avançons de 50 mètres vers la sortie. Puis encore les douanes et des contrôles, pas vraiment bondés d’habitude, mais sur une petite hésitation d’itinéraire de la part d’Etienne, un groupe d’une trentaine de 4×4 nous passe devant. On le prend avec le sourire, et puis il faut savoir rester agréable et souriant avec les douaniers. Ca y est, on nous annonce qu’on peut sortir du port, il est 19h ! Nous filons vers un camping dans la ville d’Assilah à 1h de Tanger, nous rêvons une douche et une belle balade matinale le long de la plage.
À l’arrivée, 2ème galère, plus de gaz… Nous ne pouvons plus faire chauffer le repas des filles ni les biberons. En plus il ne se vend pas de propane au Maroc, on cumule. On va se faire dépanner par le sympathique gérant l’hôtel d’à côté. On se dit qu’on achètera un réchaud le lendemain matin et qu’on n’est plus qu’à 400km de chez Mamido, ça va le faire ! La douche fait un bien fou, la balade est magnifique. La medina d’Assilah est superbe, les maisons blanchies à la chaux avec leurs boiseries bleues nous dépaysent. On passe un chouette moment dans cette ville puis nous reprenons la route direction Rabat pour trouver un réchaud et descendre doucement vers El Jadida. 2 Décathlon et 2 magasins de bricolage et un grand supermarché plus tard nous n’avons toujours pas trouvé de réchaud, qu’à cela ne tienne, nous filons vers El Jadida.
Nous y arrivons enfin le samedi matin. On l’a fait ! Ravis de retrouver Mamido et de profiter de moments en famille, on déballe nos affaires et on se pose un peu. Les filles profitent de papi et mamie, prennent leurs aises et sèment des jouets partout, on peut s’occuper des lessives, du réchaud et des réparations sur Francisco. 2 jours de calme et de repos, ça fait du bien !
Nous décidons de reprendre la route le lundi soir, nous voulons avoir un peu plus de temps pour remonter et y aller plus cool. On roule bien et on arrive à prendre le cargo retour dès le mardi après-midi. Moins de retard et de contrôles cette fois, nous arrivons à sortir du port vers 17h. Les filles sont maintenant habituées aux trajets et on peut rouler plus longtemps. À chaque arrêt nous les faisons courir et jouer, elles ont quand même le temps de bien se dépenser et on sent qu’elles sont contentes de passer tout ce temps avec nous. On vit de beaux moments en famille, on se projette dans notre futur voyage et on est contents de comment tout se passe malgré les petites galères. On se fait notre petit nid, on prend notre rythme. Nous passons une super soirée en Andalousie le mardi soir, dans la nature. Il a fait beau et on s’est posés tôt, on a pu faire jouer les filles dans l’herbe et manger dehors, refaire le monde en amoureux une fois les filles couchées en buvant l’apéro et en regardant les étoiles. La vie est belle.
Bon, pas de bol avec la météo, ils annoncent une semaine de pluie sur toute l’Espagne… Comme il prévoient un meilleur temps en France on décide de rouler et d’aller se poser un jour ou 2 au pays basque. On arrive à Saint-Jean-de-Luz le jeudi soir. Le camping qu’on trouve est en bord de mer, avec une piscine chauffée, une jolie guinguette, le top. On profite de notre journée du vendredi avec les filles. Balades, resto, piscine, etc. Lolotte nous exprime malgré tout son mécontentement de devoir se doucher hors de l’enceinte de la piscine intérieure, ou il fait nettement moins chaud, en devenant toute bleue… Nous reprenons et terminons la route le samedi à l’heure de la sieste, pour arriver en début de soirée à la maison.
L’objectif d’apprendre à vivre en famille dans notre camping car, trouver notre rythme de voyage, commencer à apprendre à gérer les imprévus quotidiens est rempli ! On a vraiment hâte de remettre ça dans quelques mois. Les filles sont au top, on a trouvé un rythme. On a aimé passer du temps en famille autant que les poulettes. Et on a pu lister ce qu’il reste à préparer et vérifier avant le grand départ. Beaucoup !
carine
avril 26, 2019 at 4:26top de top tout ça !!! c’est totalement ça l’aventure en camping car, des imprévus, des galères, des changements de routes MAIS…. des souvenirs et moment de vie et de famille inoubliables ! Merci de nous faire voyager un peu à vos côtés…