1ers bonheurs et 1ères galères

On se doutait qu’on aurait des choses à mettre en place en arrivant à Montevideo avant de pouvoir prendre la route, mais on ne s’attendait pas à avoir nos premières vraies galères ! D’abord il a fallu 3 jours pour réussir à brancher des bouteilles de gaz sur notre système français. Avant le naufrage du cargo Grimaldi en avril cette année les voyageurs envoyaient leurs véhicules avec des bouteilles de gaz vides. En arrivant il n’y avait plus qu’à trouver la lyre correspondante au pays et ils pouvaient les remplir. Mais maintenant les véhicules partent sans bouteilles et il faut en trouver ici.
Nous avons d’abord acheté une bouteille de gaz uruguayenne, c’est assez cher, dans les 80€. Et il a fallu 2 jours pour réussir à la brancher sur notre système. Il n’y avait pas assez de pression, pas les mêmes détendeurs, ça ne fonctionnait pas. Puis à force de bidouilles et d’aller-retour entre les différents bricoleurs, Etienne et ses nouveaux copains ont réussi à la brancher. Hourra. Sauf qu’il faut une 2ème bouteille à côté pour équilibrer la double vanne. Heureusement Rachida de Wave Logistics, le transitaire qui s’est occupé de la traversée de Francisco, a fini par nous donner une bouteille américaine que nous avons réussi à brancher plutôt facilement. Problème n°1 réglé !

Nous chargeons le camping car en eau, et maintenant que nous avons du gaz nous pouvons enfin prendre une bonne douche chaude ! Avant de prendre la route, pensons-nous comme de bons débutants. Mais au moment du rangement des affaires avant de partir, Etienne remarque une fuite d’eau dans la cale. Damned, on ne peut pas prendre ce risque, il faut réparer la fuite avant qu’elle ne ronge Francisco. Nous allons donc voir Julio, un bricoleur hors pair. Il démonte la chaudière pour la réparer, et nous demande de repasser après le week-end. Nous avons donc 3 jours devant nous. Comme le racontait Etienne nous en avons profité pour aller dans un grand parc où les locaux font leur asado du dimanche. Nous avons même pu faire notre 1ère grillade ! Les uruguayens sont vraiment très gentils et nous dépannent tout le temps. Le gardien du parc nous a prêté une grille pour faire notre asado, et nous a même offert une douche dans son petit bureau le lendemain matin. Bon, Olivia en a profité pour faire caca sous sa douche mais on a géré ça discrètement, chut.

Le lendemain nous en profitons pour faire un aller-retour à Colonia de Sacramento, à 2h de Montevideo à l’ouest. C’est une petite ville de 30000 habitants, avec de vieilles maisons coloniales, un phare et quelques traces de l’ancienne forteresse.

Le cœur de ville est très agréable, très calme et très beau avec ses rues pavées et ses maisons colorées. Il paraît que les week-end d’été c’est la folie mais nous avons bien choisi notre créneau, la ville est quasiment déserte. Nous passons la journée à nous promener et nous en profitons pour nous faire un petit resto au beau milieu d’une rue idyllique.

Le mardi nous sommes revenus sur Montevideo pour remonter la chaudière. Julio a bouché les 2 trous qu’il a trouvé, il n’y a plus qu’à tout rebrancher. Avec les filles je passe la journée dans le parc pour enfants à côté de la maison de Julio pendant qu’avec Etienne ils bricolent. On a de la chance il a fait beau toute la journée, on a même pu faire la sieste dans le parc.

En milieu d’après-midi la chaudière est remontée, problème n°2 résolu ! L’excitation commence à monter, plus que quelques vérifications et nous allons pouvoir prendre la route !
Mais non, ça serait trop facile, voyons. Problème n°3, lors des vérifications ils ont vu que le chauffage ne se lançait pas. On ne peut pas partir dans les montagnes sans chauffage, on décide donc de profiter d’être à Montevideo pour le faire réparer. Il faut donc attendre le lundi d’après pour voir un électronicien, avec qui Julio nous met en contact.
Qu’à cela ne tienne, nous avons déjà du gaz et de l’eau chaude, on décide d’aller se balader un peu à l’est de Montevideo en attendant. Nous partons tout d’abord passer 2 jours dans un tout petit bled appelé Cuchilla Alta. On a trouvé une petite plage déserte qu’on a adoré. 2 jours à jouer sur la plage avec les filles, se faire des petits repas tranquillement dans Francisco avec le bruit des vagues en fond, ça nous a requinqué !

Ensuite nous nous sommes dirigés vers Piriapolis, 1ère ville balnéaire sur la route de l’atlantique. C’est une ville créée en 1893 par Francisco Piria, un riche entrepreneur qui a flashé sur Biarritz, et qui a décidé de se faire une ville similaire chez lui en Uruguay. Rien que ça ! Au passage il doit y avoir pas mal de basques à s’être installés dans le coin car même à Montevideo on croise souvent des rues au nom à sonorité basque.
La ville est plutôt bétonnée, on voit quelques gros immeubles au loin quand on y arrive, mais au final quand on y est ça n’est pas si terrible, encore une fois grâce à tous les arbres qu’il y a partout. Le front de mer est agréable, on se fait une bonne balade et un super resto bien arrosé. C’est très sympa.

Le lendemain nous allons visiter la réserve de faune autochtone au pied du cerro Pan de Azucar, un des 10 points les plus hauts d’Uruguay avec 423m d’altitude. Nous aurions bien aimé le grimper pour nous dégourdir les pattes et voir la vue sur la baie de Piriapolis mais avec les filles c’est encore trop compliqué. Alors nous allons voir les animaux et faisons un super pique-nique dans l’aire de jeux pour enfants immense à l’entrée du parc. Encore une journée extra !

Le lundi nous sommes de retour à Montevideo. Je repasse la journée avec les filles dans le parc à côté de chez Julio, Etienne bricole, on a déjà nos marques. En 2h ils ont trouvé le problème, qui était un faux problème. Il y a une sécurité sur le camping car qui empêche le chauffage de se lancer s’il fait trop chaud. Comme il faisait 30° c’est pour ça qu’il ne se lançait pas ! Un peu la loose, mais on est contents. On va enfin pouvoir prendre la route pour de vrai ! On se met en branle, on sent déjà le sable fin entre nos orteils. On s’arrête juste faire quelques courses à la sortie de Montevideo pour pouvoir être tranquilles quelques jours. Et là, consternation totale, Francisco ne redémarre plus… Il est 21h, on ne peut appeler personne, on est obligés de passer la nuit devant le supermarché. Le moral commence à en pendre un coup. Le problème n°4 est enclenché.

Le lendemain matin, Etienne contacte José, qui tient un garage spécialisé Mercedes. Il vient nous voir rapidement, au bout d’1h, pour faire une 1ère analyse de la panne. C’est encore une journée chaude, il fait plus de 30° dans Francisco et les filles nagent dans leurs couches. Heureusement il y a encore un parc pour enfants juste à côté, je m’y réfugie avec les filles pendant qu’Étienne assiste José.

Au début il parle de problème d’alarme qui bloque le démarrage, puis de batterie vide, c’est un peu flou. Et de ce qu’on a compris au final le problème venait bien d’une alarme mal branchée qui vidait la batterie à petits feux, et même en conduisant régulièrement ça ne la rechargeait pas assez. Il nous a donc rechargé la batterie, bidouillé l’alarme, et au passage il nous a changé une pièce du turbo qui ne fonctionnait pas bien. On va maintenant pouvoir gravir encore plus facilement les montagnes ! Conclusion le mec a passé 6h sur notre camping car pour ne nous faire payer que le prix de la pièce qu’il a changé. Pas de main d’oeuvre, pas de frais de dépannage, rien. Et en plus il nous a même proposé de remplir nos réservoirs d’eau à son robinet. Le gars en or. Est-ce que les bouilles angéliques de filles et le contact facile d’Étienne y sont pour quelque chose ? Sûrement pour beaucoup !

Et donc vous connaissez la chanson. L’excitation monte, on prend la route ça y est ! J’espère ne pas tenter le mauvais sort en disant ça mais ça a l’air bon cette fois. On n’a pas eu de panne depuis 3 jours, on a enfin atteint la côte atlantique. On passe des journées au calme en bord de mer, et je vous écris tranquillement pendant la sieste des filles, avec Étienne qui bouquine à côté. La vie est belle !