La région des lacs au Chili

Une fois arrivés sur le continent nous décidons de vite traverser la ville de Puerto Montt, beaucoup trop grosse pour nous. Certes nous n’avons quasiment plus de gaz, nous sommes prêts à ressortir le bon vieux réchaud, les filles dorment avec double pyjama et polaire, notre frigo est hs, mais tant pis. On se dit qu’on trouvera du gaz plus haut, vers Osorno qui est une ville un peu plus petite. Alors on roule jusqu’à Frutillar, jolie petite ville en bord de lac, avec une magnifique vue sur le volcan Osorno. On met les filles à la sieste et on s’apprête à faire notre habituelle séance de sport/bouquin (je vous laisse deviner qui fait quoi !), quand une sympathique famille de français vient nous aborder. C’était la 2ème fois qu’ils voyaient Francisco et ont sauté sur l’occasion pour venir faire connaissance. Ben, Séverine et leurs 2 enfants ont pris la route quelques mois plus tôt comme nous, adorent passer autant de temps avec leurs enfants, trouvent leur voyage génial, on est vraiment sur la même longueur d’ondes et le courant passe tout de suite entre nous. Ils doivent prendre la route donc on ne peut pas discuter très longtemps mais on se quitte en se disant qu’on va essayer de se revoir dès que possible.
Le soir nous allons dans un resto allemand avec salle de jeux pour les enfants, le spot parfait ! Une petite fille très timide se joint rapidement aux filles et toutes les 3 jouent à merveille pendant que nous dégustons tranquillement notre repas, tout est parfait. Nous allons ensuite prendre une grooosse glace dans un resto à côté, la soirée se déroule comme sur des roulettes, ce qui finalement est assez rare !


Le lendemain nous partons en expédition à Orsono, en mode commando. On commence par la station de gaz, on y dépose nos bouteilles, nous avons ensuite 45 minutes devant nous. On fonce dans le centre ville, Etienne m’y dépose devant un mall avec Charlotte et retourne chercher les bouteilles de gaz avec Olivia. Pendant ce temps avec Charlotte nous écumons la galerie commerciale pour lui trouver des sandalettes, la pauvre n’ayant plus que des baskets à sa taille alors qu’il fait 30°, et ô magie nous trouvons même une espèce d’Ikea où nous achetons enfin une cafetière, un étendoir, et plein de bricoles que nous cherchions désespérément depuis des semaines. À la sortie Etienne nous attend, on est devenus des pros dans les expéditions express et nous quittons bien vite cette grosse ville avec beaucoup trop de circulation ! Nous continuons notre route jusqu’à Coñaripe, petite bourgade encore une fois en bord de lac et au pied de volcans. Nous y passons une grosse journée de ménage/plage, il fait beau, les filles sont ravies de jouer dans le sable pendant des heures.

/!\ Reprise de l’écriture de l’article en août 2023 ! Teaser : Suite à la pandémie de covid nous avons dû écourter notre voyage et nous avons été rapatriés en France fin avril 2020. Pendant plus de 3 ans nous avons repoussé l’écriture de nos dernières semaines en Amérique du sud, mais c’est maintenant chose faite ! Alors comment faire ressurgir les détails me direz-vous ? Grâce à nos notes prises pendant le voyage. En effet, pendant 6 mois, nous notions tous les soirs les moments forts de la journée. Ces notes plus les photos nous aidaient à écrire nos articles une fois par mois à peu près, et nous permettaient entre temps de se déconnecter totalement. Voyons si 3 ans plus tard ça fonctionne toujours !

Le lendemain nous partons pour Caburga, à 20km de Pùcon. Une fois n’est pas coutume nous nous posons en bord de lac. Playa negra le 1er jour, playa blanca les 2 suivants. Les plages sont belles, il ne pleut pas, on en profite ! Baignades, siestes, empanadas sur la plage, tout y est.


Le 11 mars nous partons faire la balade des 3 saltos. Nous y admirons de magnifiques cascades de 15 mètres de hauteur, au milieu d’une végétation luxuriante. Chacun de nous avec une princesse sur le dos, et grâce à l’aide d’autres voyageurs parfois, nous réussissons à monter jusqu’à la vue sur la cascade la plus haute. Tout le monde est ravi.

Le 12 mars on se sent chaud, même pas peur, on part faire une rando de 12km avec les filles sur le dos ! Direction le parque Huerquehue, 500 mètres de dénivelé positif. On chante tout du long pour occuper les filles qui s’ennuient un peu dans leur sac à dos, on fait des pauses. Ça grimpe un peu mais c’est magnifique. Le midi on fait une pause au bord d’un lac. Les filles s’éclatent comme des petites folles à se rouler dans l’eau, grand moment de bonheur ! Puis la fatigue se faisant sentir, nous tentons de mettre les filles à la sieste dans la petite tente de voyage. On y croyait dur comme fer, « mais si ça va marcher, elles sont crevées », le refrain classique. Belle illusion. Moralité nous avons bien gâché le moment de repos du pauvre couple qui s’est retrouvé à côté de nous ce midi-là. Cadre somptueux et voisins bruyants, pas de bol.

Le lendemain nous partons pour Melipeuco, où nous goûtons le délicieux pastel de choclo, ou gâteau de maïs, spécialité du coin. On se régale et on regrette de ne pas avoir testé plus tôt ! Les 2 jours suivants nous resterons dans le parque Conguillo. La vue est encore une fois époustouflante. Nous traversons canyons et champs de lave, le tout agrémenté de lacs et de rivières. Dans le même parc nous faisons la balade des araucarias, arbres les plus vieux du Chili. Nous ramassons des graines que Charlotte se fera un plaisir de dévorer !

Le 16 mars nous nous mettons en route pour remonter un peu vers le nord. Nous voulons rejoindre les plages et les régions viticoles. Mais arrivés dans la ville de Victoria on se rend compte que les gens nous regardent bizarrement. C’est la première fois qu’on sent que nous ne sommes pas les bienvenus quelque part. On ne comprend pas trop ce qu’il se passe, tellement déconnectés que nous étions. Nous finissons par appeler nos amis français qui habitent à Santiago depuis quelques années. Ils nous annoncent que la pandémie progresse, qu’ils vont confiner en France, que le 1er cas de covid a été déclaré au Chili, et qu’il a été apporté dans le pays par un… français ! On comprend mieux pourquoi on nous regarde mal. On installe les filles dans un parc pour enfants et on se pose un peu. Il faut réfléchir vite. Est-ce qu’on continue la route ? Est-ce qu’on se pose dans un petit village en bord de mer en attendant que ça se tasse ? Est-ce qu’on va à Santiago pour être proches d’un aéroport si on doit se faire rapatriés ? Nos amis de Santiago nous proposent de nous garer devant leur maison à Santiago, en attendant de voir comment ça avance. C’est ce que nous décidons de faire. On prend donc la route et on roule beaucoup. Jusqu’à 2h du matin où nous nous arrêtons finalement sur une aire d’autoroute vers Curicó.

À Curicó nous nous arrêtons pour faire quelques courses dans un énorme mall. Je laisse Étienne avec les filles dans un hall avec plein de manèges et jeux pour enfants le temps de faire une emplette. Mais à mon retour plus personne ! Je les cherche désespérément partout et je finis par les retrouver dans des toilettes, en mode panique générale. En effet Olivia, qui s’essayait à la propriété en journée, avait tranquillement fait caca dans sa culotte neuve, bien installée dans son manège. C’est loin d’être un des plus beaux souvenirs du voyage, mais certainement un des plus drôles après coup !

Sur les conseils de nos amis nous nous arrêtons quand même le lendemain chez Patrice, qui fait les meilleures rillettes du Chili, oui msieurs dames ! Patrice est adorable, il nous fait visiter ses cuisines, nous raconte son histoire. On a passe un excellent moment dans sa superbe maison. Le coffre plein, nous nous mettons en route pour Santiago, où nos amis Pierrot et Mirette nous attendent, avec un déclicieux pisco pour nous remonter le moral.

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